Le XV de France a difficilement battu l’Argentine ce samedi (29-20) pour le premier de ses trois test-matchs de l’automne. Auteur du premier essai des Bleus, Thibaud Flament était l’invité de RMC au lendemain de cette première sélection brillante sous le maillot tricolore. L’occasion de revenir sur son incroyable parcours qu’il rêve de prolonger jusqu’au Mondial 2023.
Les Bleus se sont fait peur, ont parfois tremblé ou déjoué, mais ont fini par s’imposer samedi face à une équipe d’Argentine particulièrement accrocheuse. Victorieux des Pumas (29-20) pour le premier de ses trois test-matchs de la tournée d’automne, le XV de France a engrangé de la confiance avant de défier la Géorgie samedi prochain à Bordeaux puis la Nouvelle-Zélande, le 20 novembre à Saint-Denis.
Auteur du premier essai tricolore et d’une grosse performance pour sa première cape avec le maillot flanqué du coq, Thibaud Flament a impressionné. A l’image de ses débuts fracassants avec le Stade Toulousain la saison dernière, le deuxième-ligne grille les étapes chez les pros. De quoi rattraper le temps perdu à parcourir le monde pendant ses études pour le néo-international de 24 ans qui a partagé ses impressions lors de son passage ce dimanche dans le RMC Sport Show.
« Tout est allé super vite donc je n’ai pas eu le temps de me projeter pendant les jours précédant le match. Ce s’est super bien passé et je suis très heureux aujourd’hui, a savouré le principal intéressé sur RMC. Je ressens un mélange de plusieurs choses. Déjà j’ai beaucoup d’émotion et je suis très heureux d’avoir vécu cela. C’était mon rêve depuis toujours donc je suis forcément très heureux sur cet aspect-là. Après je suis content que l’équipe ait pu gagner et que l’on ait un peu repris la main sur le match en deuxième période pour remporter la victoire. »
Flament exigeant malgré la grosse perf’
Un gros abattage défensif et une belle présence en mêlée, Thibaud Flament a sublimé sa prestation d’un essai inscrit en force. Le deuxième-ligne a pourtant vu quelques aspects de son jeu à corriger.
« On sait que l’on a des trucs à bosser. On n’a pas été très propres sur tout et on a des trucs à bosser. Aujourd’hui je suis heureux pour le groupe, a encore analysé le joueur du XV de France. Personnellement, pour moi, ce match avait beaucoup de sens. Jouer contre l’Argentine c’est très spécial pour moi. De marquer un essai, c’est surtout que c’est l’équipe qui avance puis Matthieu Jalibert qui suit bien et me fait la bonne passe. C’est le collectif qui marque et je suis content pour le groupe. C’est bien si je laisse une bonne impression mais il y a des trucs sur lesquels j’ai un peu péché. Il y a du bon et du moins bon comme ma première prise de bal où je me suis fait soulever et reculer de cinq mètres. Pour démarrer le match ce n’était pas l’idéal. Dans l’ensemble je suis content mais il y a des trucs à bosser. »
Flament, l’espoir à ceux qui sont en-dehors des clous
Arrivé dans le rugby professionnel sur le tard, Thibaud Flament a connu un parcours de vie atypique. A 24 ans ce natif de Paris a déjà vécu et joué en Argentine, en Asie, en Belgique ou en Angleterre. Une expérience inédite de globe-trotter dont il a fait le récit pour RMC.
« J’ai toujours voulu être rugbyman. Cela a toujours été mon objectif et mon rêve. Tous mes choix de vie ont été articulés autour de cet objectif. J’ai grandi à Bruxelles en Belgique parce que mes parents s’y sont installés quand j’avais trois ans. Après mon bac, soit je restais en Belgique soit j’allais en France ou Angleterre. En France il fallait déjà être chez les espoirs ou dans le système. Comme je jouais numéro dix en Belgique je n’étais pas dans les normes et il n’y a avait pas de structure pour faire du rugby et les études en même temps. Le rugby en Belgique ce n’est pas ce que je recherchais. L’Angleterre c’était la meilleure option pour combiner les deux. Le choix de l’Argentine c’était pour ma troisième année d’études en stage. Je parlais un peu espagnol au lycée et je voulais découvrir l’Amérique du Sud. Je voulais découvrir le rugby argentin que je ne connaissais pas, je voulais changer un peu. Après mon stage d’un an je suis retourné en Angleterre puis je suis allé à Toulouse. Et pour l’instant je ne vais pas bouger. »
Un parcours des plus surprenants qui pourraient bien donner de l’espoir à certains joueurs, pas formatés pour le haut-niveau mais qui rêvent encore de percer dans le rugby.
« J’espère pouvoir aider d’autres personnes à se dire que si on n’est pas dans les clous, à un certain moment cela ne veut pas dire que c’est la fin. Il faut continuer à y croire et sui les gens se donnent les moyens, il y a des possibilités et des portes peuvent s’ouvrir. Si je peux aider d’autres personnes tant mieux. »
Le Mondial 2023 dans le viseur
Se faire une place chez les Bleus avant la Coupe du monde 2023, voilà le nouvel objectif du deuxième-ligne du Stade Toulousain.
« Pour l’instant je n’y pense pas trop mais c’est plutôt bien, oui |si les portes du XV de France s’ouvrent]. Comme tous les joueurs, une fois que l’on y goûte on a envie d’y rester. C’est à moi de continuer à travailler. Samedi j’ai fait une bonne partie, le match prochain ce sera quelqu’un d’autre, cela tourne. Il faut continuer à travailler. »
Thibaud Flament dans le combat de France-Argentine © Icon Sport
Avant de rêver d’une place dans le groupe tricolore pour la Coupe du monde 2023, Thibaud Flament se verrait bien défier la Nouvelle-Zélande, le 20 novembre au stade de France, dans un répétition grandeur nature du match d’ouverture du Mondial.
« Me projeter dans un match avec l’équipe de France, c’est très spécial pour moi, a conclu l’avant français. Que cela soit la Nouvelle-Zélande ou la Géorgie ou peu importe l’équipe, mettre le maillot tricolore c’est très particulier pour moi. Si je suis de la partie (face aux All Blacks) ce sera quelque chose de très fort. »